Comment répondre aux besoins d’accès par la sensibilisation

Retraite du programme AGIR de L’apathie c’est plate à Montreal, Helena Valles

Malgré des efforts bien intentionnés, les organisations s’y prennent parfois de la mauvaise manière pour faire participer les jeunes. Qu’il s’agisse s’adresser avec condescendance aux jeunes ou de donner une impression d’authenticité avec des revendications d’inclusion grandioses, les jeunes savent que votre organisation n’est pas aussi favorable aux jeunes qu’elle le prétend. L’un des plus gros indices? Un manque d’accessibilité. 

Lorsque vous essayez d’impliquer les jeunes dans votre organisation, il est essentiel que votre campagne de sensibilisation réponde aux besoins d’accessibilité afin que tous les jeunes voient qu’ils et elles sont les bienvenu.e.s. Mais d’abord, précisons ce que nous entendons par besoins d’accès.

Quels sont les besoins d’accès?

Tout ce dont une personne a besoin pour participer pleinement à son environnement ou à sa communauté peut être considéré comme un besoin d’accès. Ils peuvent être physiques ou émotionnels et nécessiter des changements dans les pratiques standard de votre organisation. N’oubliez pas que tous les besoins en matière d’accès sont valables et doivent être respectés. 

Les besoins en matière d’accès ne sont pas les mêmes pour tous et toutes, et ils ne s’appliquent pas uniquement aux personnes handicapées. En fait, tout le monde a des besoins en matière d’accès, même si certaines personnes ne le réalisent pas. Par exemple, si vous portez des lunettes pour lire ou si vous avez besoin d’un environnement calme pour écrire, ce sont des exigences d’accessibilité situationnelle dont vous avez besoin pour mener à bien votre journée.  

Voici quelques moyens de vous assurer que vous répondez aux besoins d’accès lorsque vous essayez d’entrer en contact avec les jeunes Canadien.ne.s. 


Rendez votre communication accessible.  

Que ce soit par le biais de messages sur les médias sociaux, de textes sur votre site Web ou de documents visuels tels que des photos et des vidéos, votre communication numérique doit toucher le plus grand nombre de personnes possibles. Dans les espaces de médias sociaux, par exemple, cela signifie ajouter du texte alternatif à vos images et des sous-titres à vos vidéos. Si vous diffusez un événement en direct, la présence de sous-titres en temps réel à l’écran ou d’un interprète en langue des signes montre que vous vous souciez des personnes malentendantes. Assurez-vous de réfléchir à la manière dont votre message peut toucher tout le monde, et pas seulement les personnes non handicapées et neurotypiques.

Lorsqu’il s’agit du contenu de votre communication, portez attention à la portée que peut avoir le langage. Comme nous vivons dans une société de capacitisme, notre choix de langage est souvent préjudiciable aux personnes handicapées sans même que nous nous en rendions compte. Il existe de nombreuses ressources en ligne pour servir de guide sur la manière de faire attention au langage lorsqu’on s’adresse à des personnes handicapées. Faites vos propres recherches avant de demander aux personnes handicapées de vous éduquer. 

Faites de la représentation une priorité.

Montrez des personnes ayant un handicap visible sur des photographies, des infographies et d’autres éléments visuels sur votre site Web et dans les médias sociaux. Le simple fait d’avoir une représentation fait une telle différence dans la façon dont les gens se sentent en sécurité pour entrer ou s’engager dans votre organisation. Mais en même temps, assurez-vous que votre représentation est authentique. Si votre organisation n’est pas réellement diversifiée et que vous vous contentez d’en donner l’impression aux personnes extérieures, vous donnez l’impression d’être un symbole et exploitez ainsi les quelques personnes handicapées de votre communauté. Pour en savoir plus sur le symbolisme et sur la manière de l’éviter lorsque vous travaillez avec des jeunes, lisez notre guide

Démontrez que vos politiques sont inclusives.

La représentation est importante, mais elle ne signifie pas grand-chose si votre organisation n’est pas conçue pour accueillir les personnes handicapées. Pour vous assurer que les jeunes handicapé.e.s qui naviguent dans vos espaces sont en sécurité, vous devez d’abord reconnaître que si vous n’avez pas de handicap, il y a beaucoup de choses que vous ne savez probablement pas. Heureusement, il existe des spécialistes dans l’aménagement d’espaces plus sûrs pour les personnes handicapées. Pour commencer, vous pouvez embaucher ou travailler avec un.e coordonnateur.ice de l’inclusion pour vous assurer que votre organisation est prête à répondre aux besoins des membres handicapé.e.s de la communauté. Vous pouvez également consulter directement la communauté des personnes handicapées en organisant des groupes de discussion et en payant les participant.e.s pour qu’ils et elles donnent leur avis sur la manière de rendre votre organisation accessible. 

Souvenez-vous…

Il est important de garder ces conseils à l’esprit, mais ils ne sont pas exhaustifs. Être inclusif et favoriser un espace sûr pour les jeunes qui ne sont pas physiquement aptes ou neurotypiques est un processus qui nécessite croissance et apprentissage. Les organisations et les institutions qui tirent parti des possibilités d’apprentissage offertes par l’engagement actif des jeunes sont celles qui, en fin de compte, bénéficieront le plus des talents et des visions uniques des jeunes. Lorsque tout le monde se sent bienvenu.e, tout le monde y gagne.

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