Comment adopter une approche tenant compte des traumatismes dans votre organisation

Nuit de plaque tournante AGIR de L’apathie c’est plate à Winnipeg, Jeremy Lee

Même si nous ne nous en rendons pas compte, les traumatismes sont partout. Par définition, un traumatisme psychique est une réaction émotive persistante qui fait souvent suite à un événement extrêmement éprouvant de la vie. Et ses effets sont considérables. Un traumatisme peut altérer le sentiment de sécurité d’une personne, sa capacité à gérer ses relations et même provoquer un trouble de stress post-traumatique (TSPT). On estime que 76 % des Canadien.ne.s ont vécu un événement traumatique quelconque au cours de leur vie. Par conséquent, le traumatisme est présent dans nos organisations et institutions. Si nous ne nous en occupons pas, nous risquons de nuire davantage aux personnes qui en sont atteintes.

Les traumatismes surviennent souvent très tôt dans la vie. Au Canada, une personne sur trois a vécu une enfance difficile et peut souffrir de traumatismes à cause de cela. Cela signifie que les jeunes qui entrent dans votre organisation peuvent porter le poids d’un traumatisme d’enfance. Pour créer un espace sûr pour les jeunes de tous horizons, il est important d’adopter une approche tenant compte des traumatismes.

Opérer à partir d’une optique tenant compte des traumatismes, c’est partir du principe qu’il est plus probable qu’improbable qu’une personne ait subi un traumatisme, et reconnaître le rôle que le traumatisme peut jouer dans sa vie actuelle. Dans un établissement de soins de santé, par exemple, cela signifie qu’il peut y avoir des conditions préexistantes. Chez les jeunes enfants, l’exposition répétée à un traumatisme peut avoir des effets sur le développement du cerveau et restructurer la réponse du cerveau au stress. Les soins tenant compte des traumatismes dans les établissements de soins de santé impliquent l’identification et le traitement des traumatismes et, dans la mesure du possible, la participation des patient.e.s aux décisions relatives à leurs soins de santé.

Quel que soit le type d’organisation, le fait de fonctionner selon une approche tenant compte des traumatismes aide l’entièreté de ses membres. Prendre conscience des traumatismes signifie s’engager à changer les pratiques, les politiques et la culture d’une institution afin que tout le monde se sente en sécurité. Cela signifie que les membres s’engagent à travailler à ce changement et à comprendre les effets des traumatismes et les besoins spécifiques des personnes vivant avec des traumatismes.

Voici quelques principes directeurs permettant de fonctionner avec une optique tenant compte des traumatismes. Pour en savoir plus, visitez Canada.ca.


Sécurité et confiance

Tout d’abord, assurez-vous que votre organisation est un espace physiquement sûr. C’est essentiel pour créer un environnement où les membres se sentent bienvenu.e.s et accepté.e.s. Et bien que vous ne puissiez pas la quantifier, la sécurité émotionnelle est tout aussi importante. Si vous savez ou soupçonnez qu’une personne de votre organisation est confrontée à un traumatisme, ne la poussez pas à révéler ses expériences. Offrez-leur simplement un espace sûr pour qu’elle puisse participer et s’impliquer – l’objectif ici est de minimiser les dommages. Prenez conscience des éléments déclencheurs susceptibles de retraumatiser les membres – comme les contacts non sollicités, les commentaires critiques et le recours à la force – et évitez-les. 

Faites preuve d’ouverture sur vos décisions chaque fois que cela est possible. Lorsque les décisions importantes sont prises dans la transparence, cela maintient un climat de confiance entre les personnes en position de pouvoir et les jeunes qui entrent dans l’organisation. Cela est particulièrement important pour les personnes qui ont subi un traumatisme et qui peuvent avoir du mal à établir la confiance.


Collaboration et soutien

La création d’une communauté de soutien mutuel est essentielle pour accroître le confort au sein d’une organisation. En créant un système de soutien avec les membres, votre organisation fait à son tour de la place pour la possibilité de récupération et de guérison. Chaque personne dans votre organisation a un rôle à jouer pour faire en sorte que votre organisme soit un espace sûr. 


Autonomisation

Portez attention aux traumatismes causés par l’oppression historique et systémique des communautés marginalisées. Abordez les traumatismes dans une optique intersectionnelle – en reconnaissant que les identités respectives des membres influent sur leurs expériences vécues uniques et sur les traumatismes éventuels. 

Soyez généreux.euse avec les commentaires positifs. L’identification et l’éloge des points forts renforceront l’implication et la confiance en soi des membres de votre organisation. Amplifiez la voix des jeunes et donnez-leur un pouvoir de décision, dans la mesure du possible. Cela peut avoir un effet positif sur la manière dont une jeune personne ayant subi un traumatisme peut s’engager avec les institutions de manière plus générale au Canada.


N’oubliez pas

Créez un environnement accueillant. Demandez aux gens ce qu’ils ressentent, et écoutez. Au final, les approches tenant compte des traumatismes doivent être mises en œuvre par les personnes qui ont le plus de pouvoir dans une organisation. Cela ne vient pas par accident, cela vient avec du travail et un changement intentionnel. Mais la création d’une organisation tenant compte des traumatismes en vaut la peine.

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